Recycler l’argile fait partie des étapes qu’on redoute parfois. C’est clairement pas la partie la plus marrante mais avec des bonnes bases, c’est possible de le faire sans se prendre la tête. Découvre ici les grands principes. Pour récupérer la terre, il y a en gros 3 étapes : bien classer par consistance – revenir à la consistance parfaite – stocker de façon optimale. Mais avant, c’est intéressant de voir pourquoi faire ça et comment éviter les pièges.
Pour découvrir le processus pas à pas consulte les articles : Comment recycler la terre sèche ? Comment recycler la barbotine? Après ça, le recyclage de l’argile n’aura plus de secret pour toi.
Pourquoi le recycler l’argile est-il si important ?
Le recyclage : une philosophie.
Tu l’as surement vite compris l’argile a un pouvoir magique. On peut recycler l’argile à l’infini tant qu’elle n’est pas cuite. La poterie est probablement la seule activité créative qui te permet de t’entrainer à l’infini sans “gaspiller”.
Gaspiller l’argile et le temps, selon moi.
Dans ma philosophie, la seule façon de gaspiller de l’argile c’est de cuire un pot qu’on n’aime pas vraiment et la seule façon de gaspiller son temps, c’est tout faire pour ne rien rater et sauver chaque pièce. Si prendre soin de la terre et préserver les ressources est important pour toi, tu auras surement envie de récupérer la terre.
Tu te préoccupes de l’écologie ? L’article La céramique peut-être être écologique liste des choses qu’on peut faire pour mettre plus d’écologie dans la pratique.
Apprendre c’est quoi ?
Apprendre c’est avoir de l’audace, tester, échouer, recommencer et y prendre du plaisir. Je suis prof de céramique et dans mon atelier, le recyclage de l’argile est une activité quotidienne. J’ai décidé donc de te confiermesmeilleures astuces pour recycler l’argile. Bien entendu, comme souvent en céramique, chacun à sa manière de faire. J’utilise la mienne depuis 2018 et je n’ai jamais rencontré de problème à la cuisson.
Partage de savoir-faire
Evidemment, je n’ai pas l’ambition de faire tout le tour de ce sujet, d’autres techniques peuvent avoir de l’intérêt et sont peut-être plus adaptées à ta situation. C’est juste un partage de ce que j’ai mis en place chez moi. Je commence par le conseil le plus important et puis on passe aux grands principes.
Le conseil le plus important à propos du recyclage de l’argile.
S’il n’y avait qu’un seul conseil à retenir et à mettre en application, c’est celui-ci.. Ce conseil me vient de ma prof de céramique, il est tout simple.
Ne te laisse jamais dépasser !
Oui ce travail peut être fastidieux mais il est maîtrisable si tu le fais régulièrement. Par contre, si tu te retrouves avec 100kg de terre à gérer, tu vas te sentir désespéré.e.
Pourquoi faut-il recycler l’argile ?
En soi, il ne faut pas. Tu peux très bien décider de tout déposer à la déchetterie. Mais je trouve ça tellement dommage.
Non seulement, tu as payé l’argile mais en plus, tu as passé du temps à aller la chercher et à la ranger dans ton atelier.
En plus, c’est une ressource géologique, une matière minérale donc non renouvelable. Et pour couronner le tout, l’extraction et la préparation ont couté du temps et de l’énergie. Gaspiller tout ça, c’est sacrilège selon moi.
Le processus de recyclage prend un peu de temps mais il permet de faire honneur à l’une des qualités les plus précieuses de l’argile… son cycle infini tant qu’elle n’est pas cuite.
Comment gérer les déchets d’argile de manière écologique ?
Dans cet article, j’aborde uniquement le cas des déchets d’argile. Il y a encore bien d’autres déchets dans un atelier de céramique.
Bientôt un article plus complet pour faire le point sur tous les déchets que tu produis dans ton atelier. Je te recommande les travaux et formations de Joëlle Swanet si tu souhaites approfondir des sujets tels que la santé, la sécurité et l’éco-responsabilité dans les ateliers de céramique.
Pourquoi il ne faut pas jeter l’argile dans ton jardin ?
Pourquoi aller mettre l’argile à la déchetterie ? Tu te dis peut-être… « je peux mettre ça dans mon jardin après tout, c’est juste de la terre ». Et bien non, ce n’est pas « juste de la terre« . L’argile utilisée en céramique est bel et bien un produit transformé. Les fabricants ajoutent diverses matières pour obtenir des caractéristiques techniques ou esthétiques particulières. Parmi les matières ajoutées, il y a des oxydes métalliques pour colorer la terre (et non, la terre rouge, n’est pas toujours naturellement rouge) ou de la chamotte (des petits morceaux d’argile déjà cuite) ou encore du sable ou de la pyrite.
Prélave tes mains… tes canalisations te remercieront.
Travailler l’argile sans se salir les mains, c’est mission impossible. Pour éviter de boucher tes canalisations, tu peux utiliser un système de bac de décantation, tu pourras alors récupérer les déchets pour les apporter à la déchetterie, voire leur trouver un autre usage. Je n’ai, à ce jour, jamais utilisé de bac de décantation car je préfèreproduire le moins de déchet possible.
Tu pourras trouver facilement des tutos pour en faire toi-même ou en trouver chez les marchands de matériel pour la céramique. Mais je te conseille quand même de prélaver tes mains dans un seau dédié avant de les passer sous le robinet car la quantité d’argile peut vraiment être impressionnante. Ca t’évite de vider beaucoup trop souvent ton bac de décantation.
Spoiler : un bac de décantation, ça pue. Un mix délicat entre égout et marais… ça donne envie n’est-ce pas ?
Quels types d’argile peux-tu recycler ?
Recycler l’argile Si tu travailles au tour.
La barbotine : produite pendant le tournage la terre qui se trouve dans le seau d’eau de tournage (celle que j’utilise pour tourner), la terre qui se trouve dans l’eau de nettoyage (celle que j’utilise pour nettoyer mes outils et mon tour)
Less tournassures : les débris créés pendant l’étape du tournassage
Les pièces sèches que je décide de ne pas cuire finalement soit parce qu’elles ne me plaisent pas, soit parce qu’elles ont un défaut suite au séchage.
Les pièces ratées lors du tournage (consistance souple) ou du tournassage (consistance cuir)
J’ai développé des stratégies différentes en fonction des différentes consistances pour essayer autant que possible de diminuer la charge de travail et la durée du processus de recyclage. L’idée est de se simplifier la vie à l’atelier.
Si tu fais du modelage.
Globalement, le modelage produit moins de déchets à gérer. Il n’y aura très peu de barbotine et pas d’eau de tournage. Le travail à la plaque est probablement celui qui produit le plus d’excédents de terre et donc de matière à recycler.
Les argiles à éviter absolument lors du recyclage
Les poussières et autres choses qui se trouvent au sol.
Ne recycle jamais l’argile qui se trouve sur le sol de ton atelier. Quand tu passes le balai dans ton atelier, tu as déjà remarqué qu’il y a pas mal de poussière d’argile. Les poussières d’atelier ne doivent absolument pas être recyclées. Mets tout simplement ces poussières à la poubelle car elles souvent mélangées avec des cheveux, des poils d’animaux et toutes sortes d’autres petits déchets.
L’argile de prélavage des mains.
Dans mon atelier collectif, j’ai décidé de ne pas recycler l’argile de prélavage des mains car souvent ce seau contient des fibres de vêtements, des cheveux, des poils d’animaux domestiques. Mais si tu as un petit atelier non partagé à domicile, tu peux éventuellement recycler cette argile en suivant le même processus que pour la barbotine de tournage.
Les bases à connaître pour bien recycler l’argile
Le premier principe c’est de classer les terres. Dans mon atelier, je recycle toutes les terres ensemble, mais je n’utilise que du grès et toutes mes terres ont quasiment le même prix et la même température de cuisson. On peut évidemment faire un bac de recyclage par couleurs. Fais très attention si tu utilises des terres qui cuisent à des températures différentes. Dans ce cas, il faut absolument les distinguer parce que de la faïence cuite à la température du grès c’est une catastrophe.
Etape 1 : Classer les argiles par consistance
Je me demande toujours… La consistance de cette terre est-elle proche d’une terre travaillable ?
Je vais les classer de la façon suivante :
juste un peu trop humide, genre les pièces ratées au tour
juste un peu trop sèche, une balle de terre oubliée quelques heures
vraiment trop humide, style barbotine
vraiment trop sèche, tout ce qui est cassant, friable
Se débarrasser de l’eau excédentaire est un deuxième principe important. Rassemble toutes les barbotines et laisse décanter quelques heures, pour te débarrasser rapidement de l’eau qui surnage.
Attention, une terre déjà dure mais pas tout à fait sèche, c’est un piège…. il faudra la laisser sécher entièrement.
Dans ton atelier, tu as certainement ce type de récipients…
Un récipient en plastique robuste avec un couvercle. (attention aux moustiques si tu oublies de fermer le couvercle) pour conserver la terre en attente de recyclage
Un seau que tu utilises quand tu travailles au tour
Un seau pour le prélavage des mains. (on enlève l’eau qui surnage, on laisse sécher et on jette)
Un récipient pour récupérer la barbotine de tournage.
Etape 2 : Recycler – revenir à la bonne consistance
En gros, ça consiste à enlever l’excédent d’eau pour revenir à une terre de consistance parfaite.
Je reviendrai dans un autre article sur le processus pas-à-pas. On va utiliser un bloc de plâtre pour faire ça, car le plâtre a la caractéristique de pouvoir absorber énormément d’eau sans se dégrader (quand il est bien fait).
Des petites bassines de 5 L.
Morceaux de tissus
Eponges
Un bloc de plâtre non hydrofuge. (disponible chez les grossistes en matériaux de construction).
Tu peux aussi le faire toi-même simplement avec du plâtre et un grand bac en plastique comme moule. —> bientôt un tuto : créer un plâtre pour recycler la terre.
Etape 3: Stocker
Après avoir fait tout ce boulot, ce serait dommage de devoir recommencer immédiatement. Donc le bon stockage est hyper important. Tu auras besoin de seaux de stockage pour la terre recyclée. Il existe aussi des récipients spécialement conçus pour ça. Un sac plastique bien fermé peut aussi faire l’affaire. On recommande parfois de laisser maturer la terre avant de l’utiliser, je dois bien t’avouer que je n’ai pas le temps de faire ça et ça fonctionne quand même très bien.
J’espère que tu es maintenant convaincu.e que recycler l’argile fait pleinement partie du processus céramique et que tu feras aussi en sorte de récupérer la terre autant que possible.
D’autres articles sur les différentes étapes et des guides pratiques pas-à-pas arrivent tout bientôt. Tu peux me dire en commentaire les plus gros problème que tu rencontres pour t’aider au mieux à te simplifier la vie dans ton atelier.
Je suis prof de céramique depuis 2019 et pourtant je m’étais promis de ne jamais devenir prof. Comment j’ai décidé de franchir le cap et d’enseigner la poterie.
Ma vie avant d’être prof de céramique
« Moi, prof jamais ! »
C’est ce que j’ai dit à ma soeur le jour de ma remise de diplôme. En 2007, je finis mes études de langues et littératures romanes. Evidemment, tout le monde me demande : “tu vas devenir prof de français ?”
Sérieux, j’ai à peine 24 ans, je vais pas aller m’enfermer dans une classe avec une vingtaine d’élèves qui ont pas envie d’être là. Avant-hier, j’étais étudiante et je sais très bien qu’on a majoritairement pas envie d’être là.
Je deviens libraire
Coup de bol, je deviens libraire, c’est un boulot où on bouge beaucoup. La plupart du temps entourée de livres immobiles et deux heures par jour en plein rush… J’adore ce rythme. Je suis jamais assise, presque tout le temps en train de ranger.
Et chaque client, c’est un peu comme un interro surprise ! Tu sais pas du tout ce qu’il va demander et ta mission c’est : trouver une idée… faire fonctionner la caboche, poser les bonnes questions… Puis le challenge, c’est trouver le bouquin au milieu des 3 étages, des dizaines d’étagères et des milliers de couverture.
Mon rêve secret, c’était devenir écrivaine. (ça l’est toujours un peu)
Soit, j’adore ce job, j’adore mes collègues, j’adore l’odeur des livres. En bref, meilleure vie !
Désillusion : la librairie va mal
Les années passent et malheureusement, le métier de libraire devient angoissant. Crise financière, arrivée du e-commerce, concurrence ! ya juste plus assez de clients pour faire vivre la librairie dans laquelle je travaille.
Je cherche une porte de sortie avant que le magasin ne ferme. J’ai la brillante idée d’aller travailler à … la banque !
Mon raisonnement : j’ai l’habitude de conseiller les gens, à la librairie j’ai un peu mal au dos parce que les livres c’est lourd. (oui parce que tu vois tous les livres sur les étagères et ben, c’est un de mes collègues ou moi qui les installent là, et qui les renvoient chez le fournisseur s’ils ne se vendent pas… et ils se vendent de moins en moins.
Et si tu te souviens, le challenge en librairie, c’est de trouver le bouquin, comme une aiguille dans un botte de foin. Donc, je poursuis mon raisonnement logique.. à la banque les produits, ils sont juste dans l’ordinateur, je devrai moins me casser le dos à courir partout pour les trouver.
Devenir banquière : Ma pire erreur ou mon plus beau coup de pouce du destin
Entre nous, je ne sais toujours pas vraiment si c’était une erreur d’aller à la banque. Je suis naturellement optimiste donc je dirais que c’est option “coup de pouce”. Mais attends, je te raconte.
Genre à la banque, je dépéris… rester assise, ça me tue ! Passer mon temps dans les chiffres moyennement marrant. (je te rappelle que je suis plus une littéraire à la base). Et surtout le stress !
Je tiens 4 ans et j’explose en vol. Burn out et tout le toutim.
Entre-temps, j’ai découvert la céramique. Et suite à une très très longue histoire que je te raconte pas ici (sinon, je vais vraiment devenir écrivaine et il me semble pas que t’es ici pour lire un roman).
Je disais donc, durant un long processus pour savoir ce que je vais faire de ma vie après ce burn out. Je me dis que céramiste… pourquoi pas.
pourquoi j’ai décidé de devenir prof de céramique
Moi prof jamais ! Deuxième.
Là aussi, quand je me lance, ma première pensée c’est “moi, prof jamais !”
Je ne rêve qu’une seule chose. M’enfermer dans mon atelier, créer des pots époustouflants et vendre des dizaines de céramiques très chers pour m’offrir une belle maison. Boostée à bloc, je me vois comme une artiste…
En vrai, c’est “bof ça”. Je suis assez lente pour créer, je faire de la céramique depuis peu de temps. Mon niveau d’énergie c’est pas ouf. (je viens quand même de passer 2 ans d’introspection donc je suis pas vraiment au taquet taquet physiquement. )
Et surtout, chaque fois que je pointe mon stand sur un marché, la question qu’on me pose le plus c’est… tadam, je te le donne en mille. “Et vous donnez des cours ?”
Je te dis même pas à quel point je suis frustrée. Je me voyais déjà en train d’être un grand nom de la céramique et j’arrive pas à vendre 10 pots.
Je craque !
Au bout d’un moment, je craque. Je me dis que, prof… pourquoi pas au fond.
Y’a plein de gens qui veulent apprendre. Je les comprends de ouf parce que le meilleur moment de la semaine pour moi c’est “aller au cours de céramique”.
Les hic :
j’ai un atelier minuscule (je suis littéralement installée entre une machine à laver et une voiture qui ne roule plus, et oui, je bosse dans mon garage/buanderie)
je ne suis pas très expérimentée, genre je pratique depuis 3 ans.
j’avais dis, moi, prof, jamais !
Je résous ces différents problèmes en donnant cours uniquement à des personnes qui n’ont jamais fait de céramique. Je cherche des lieux qui ont un espace et qui ont besoin d’un prof.
Et ça marche ! Je commence par donner des cours de modelage une fois par mois dans une association. Puis de plus en plus… aujourd’hui, ça représente un mi-temps. J’ai un atelier assez grand pour accueillir plusieurs étudiants. Il est super bien équipé. J’ai des dizaines d’élèves réguliers et j’organise aussi des stages de perfectionnement.
Et je crois que je peux dire : “Moi, prof, toujours !”
Ceci dit, je suis dans une phase où j’essaye de réduire le temps que j’y consacre. Mais c’est une autre histoire.
Alors, je suis toujours pas une céramiste connue ! Mais je suis une prof reconnue, au moins par mes élèves. J’adore transmettre ma passion pour la poterie et surtout plein d’astuces pour gérer un atelier et s’améliorer au tour de potier.
Je ne sais pas encore quel équilibre je trouverai dans les prochaines années pour concilier ma créativité avec le plaisir d’aider les autres à déployer la leur.
Ce qui est sur, c’est que la céramique m’a permis de déployer mes ailes.
Toi prof ? Jamais !?!
Si tu veux savoir, j’e vais bientôt publier un article : “doit-on absolument devenir prof de céramique pour réussir ? “
Dans lequel je te partagerai les différentes façons dont tu peux décider de donner cours de céramique si toi aussi on te pose tout le temps la question. Je parcours les difficultés engendrées par ce choix et les avantages.
Parce qu’il faut pas se mentir, quand t’es prof, t’as vraiment beaucoup moins de temps pour créer mais t’as moins le stress de pas savoir ce que tu vas gagner. Je te laisse découvrir ça.
Mais avant !
Dis-moi en commentaire si mon histoire t’a inspiré.e ?
Bienvenue sur le blog céramique, écrit par une prof de poterie. Trouve ici des infos de qualité pour avancer et crée des pièces uniques dans ton atelier.
Quel est L’avantage des blogs de céramique ?
La fin du secret des potiers
Pendant des décennies, la céramique était un art secret dont les recettes étaient bien gardées par les professionnels. Depuis les années 60, des petits studios de poterie émergent dans les garages et les abris de jardins. Mais l’artisanat reste un métier et les matières qu’on utilise pour faire de la poterie ne sont pas anodines.
Aujourd’hui, on trouve sur internet quasiment tout le matériel en quelques clics mais tout cela est-il sans risque ? Les résultats sont-ils au rendez-vous si on essaye tout par soi-même sans aucun conseil concret ? Bien sûr, on peut tomber dans les pièges marketing 🤬, tout acheter sans trop réfléchir et se lancer dans l’aventure sans formation.
📚 Dans les livres, tu peux aussi trouver les info incontournables mais le plus des articles c’est d’accéder à des nouvelles fraîches régulièrement.
Ces articles vont t’apporter quoi ?
La céramique est très tendance en ce moment, et tout semble si facile pourtant les infos fiables c’est la clé de la sérénité. Le partage de connaissance nous fait tous grandir ensemble. 🔥
Tu veux créer des pièces uniques et comprendre ce que tu fais. Le séchage, la cuisson et la décoration n’auront plus de mystère pour toi. Où trouver des recettes d’émaux ? Sur quel site vend-on du matériel et des outils, voire de l’argile ?
Vaut-il mieux acheter des émaux tout faits ? Tu n’arrives pas à te décider à acheter un four pour cuire tes créations parce que tu as peur de faire une erreur. 🤯
Si tu viens de commencer la céramique (ou pas d’ailleurs), tu as compris que la réserve de question est sans fin. Il faut plusieurs vies pour explorer le monde de la poterie en entier. D’ailleurs, être exhaustif n’est clairement pas le but. Ici une seule mission : des astuces utilisables au quotidien et pas d’élitisme. Juste de la simplicité pour rendre les connaissances accessibles et utilisables à la maison.
Le vocabulaire spécifique des artisans n’aide pas à faire le tri. Pourtant avec des explications claires et concrètes, il est possible d’évoluer rapidement.
L’ambition de mes textes est de faire l’équivalent de cours en kit : tu prends uniquement les informations tu as besoin.
Que propose ce blog ?
Partager des techniques de poterie et des inspirations.
Je m’appelle Amandine, je suis céramiste depuis 2018 🦦 et je donne des cours plusieurs jours par semaine. Ma spécialité est le tournage et les émaux mais j’ai donné des ateliers de modelage pendant plusieurs années. Je partage mes connaissances avec mes élèves à l’atelier. Les informations que je transmets dans mes articles viennent de mon expérience professionnelle en tant que potière et prof de céramique. Je suis devenue céramiste suite à une reconversion professionnelle 🎁 (le cadeau du burn-out) et j’ai envie de simplifier l’accès aux savoir-faire et de tordre le cou aux fausses croyances.
Recevoir de bons conseils est incontournable pour bien connaître la matière et transformer ton parcours en exploration joyeuse de la créativité.
Progresser grâce aux guides pratiques.
Tu veux mieux comprendre la cuisson, les émaux, savoir quelle argile choisir pour tes projets, trouver le matériel et les meilleurs outils pour progresser dans tes créations artisanales ? J’ai décidé d’écrire pour t’aider dans tes choix et rassembler dans un seul lieu les concept important et surtout des guides pratiques.
A toi, les techniques ✨ pour mieux gérer ton atelier ou utiliser les outils qu’on trouve dans les magasins.
Des tutos pas à pas pour créer des pièces spécifiques et pleines de personnalité.
T’aider à faire de la céramique chez toi.
Evidemment, lire des articles ne remplace pas une formation auprès d’un artisan. Mais je te partage des informations et des inspirations pour trouver les réponses à tes questions même quand ta prof n’est pas disponible. Je rédige le contenu pas à pas pour assurer des textes de qualité. L’objectif n’est pas la surproduction. L’intention est de parler des questions qu’on me pose le plus souvent ✏️ dans un langage simple et réaliste.
Si tu ne trouves pas ici l’info que tu cherches
Ce site commence à peine à se construire mais cela fait longtemps que je me consacre à la transmission dans mon atelier. J’ai un énorme réservoir de sujets que je souhaite aborder. 🤓
La différence se situe au niveau du type d’objets fabriqués. La céramique est un mot générique et la poterie est une partie de la céramique. Le point commun c’est l’argile et la cuisson.
On confond souvent les deux mots mais ils ne veulent pas dire la même chose. Cela dit, si tu dis céramique au lieu de poterie, tu n’es pas dans l’erreur. En revanche, toutes les céramiques ne sont pas des pots.
Est-ce que c’est de l’argile ou de la céramique ?
C’est tout simple : argile + cuisson = céramique
Ce qui est sûr c’est que c’est une histoire d’argile et de cuisson. Je suis romaniste de formation, tu sais, les gens qui chipotent sur le sens des mots… et qui se demandent toujours mais d’où vient ce terme. Je ne connais rien de mieux pour se mettre au clair sur un sujet que revenir au sens des mots.
Ca veut dire quoi « POTERIE » ET « CÉRAMIQUE » ?
Céramique vient du grec et signifie argile. Ca décrit donc la matière. « Un bol en céramique, un carrelage en céramique, une sculpture en céramique. » Par le jeu de l’usage de la langue, la matière a fini par définir l’art de transformer l’argile en un matière dure, parfois imperméable (pas toujours) mais qui ne redeviendra plus jamais de l’argile. Transformer l’argile en céramique est irréversible.
Poterie vient du latin. Je te passe la longue explication mais à la base c’est en lien avec « boire », donc un pot c’est un récipient pour boire. D’ailleurs, on dire encore « boire un pot ensemble »… Ensuite, le mot « poterie » a désigné le lieu où on fabrique les récipients. A partir de là, une poterie est un atelier de céramique qui fabrique des récipients utilitaires : pour boire, pour manger, etc… Et par la suite, c’est devenu l’art de fabriquer des récipients avec de l’argile.
Les notions clés pour y voir clair
Retiens ceci :
La céramique n’est pas nécessairement de la poterie par contre la poterie est une partie de la céramique.
Poterie = objets utilitaires en céramique
Céramique = objets en argile cuite.
Donc faire de la poterie, c’est fabriquer avec de l’argile des récipients pour la vie quotidienne. Le lien entre poterie et arts de la table est très étroit.
Par contre faire de la céramique, c’est transformer de l’argile pour en faire des choses mais pas forcément des objets pour la table. On peut penser à l’art pur et simple : des sculptures par exemple. Mais en céramique on fait aussi des choses comme des lavabos, des toilettes, du carrelage. Alors tu parviens à faire la différence entre poterie et céramique maintenant ?
QUELS SONT LES POINTS COMMUNS ENTRE LA POTERIE ET LA CÉRAMIQUE ?
L’argile (matière première), le façonnage (mise en forme de la matière) et la cuisson (transformation définitive de la matière)
L’argile, premier pilier pour faire poterie et céramique
Dans la céramique comme dans la poterie, on utilise de l’argile pour façonner des objets. On verra plus loin les différentes sortes d’argile qu’on peut utiliser.
D’où vient l’argile ?
L’argile est une matière première naturelle, d’origine géologique, donc minérale. Ce n’est donc pas une matière « renouvelable » bien qu’elle soit largement disponible.. Elle s’est formée par l’érosion des roches. En gros, l’argile c’est de la poussière de montagne.
Pourquoi les océans sont salés ? (mais avec quoi elle vient ?). Je te promets que c’est lié.
Alors imagine des milliers d’années de pluie qui tombent sur les montagnes… Les pluies ont lessivé la roche et l’argile est née à la suite d’une très longue érosion.. L’ensemble des particules solubles a rejoint les océans. Résultat : la mer est salée. Et pendant ce temps, les particules lourdes et non solubles forment l’argile.. Ca devient des particules toutes petites. Et ces toutes petites particules descendent au fond des vallées pour devenir notamment de l’argile. Quand la matière est lourde et collante, on appelle ça de l’argile. Dans d’autres régions, on va trouver du limon ou du sable. Tu comprendras vite qu’il y a des régions où on fait beaucoup de céramique parce qu’il y a de l’argile dans le sol de la région et d’autres régions où il n’y a pas vraiment de tradition céramique.
Pourquoi l’argile est collante ?
L’argile a une composition chimique particulière mais surtout une forme physique. C’ est en fait, la plus petite particule minérale non soluble. Elle s’organise en feuillets microscopiques et sa texture résulte des micro-goutelettes d’eau qui tiennent les feuillets ensemble. En touchant cette matière, nous sommes en lien avec d’anciennes montagnes transformées par la force de l’eau et du vent.Savoir ça a transformé ma vision !
Peut-on utiliser l’argile de son jardin pour faire de la poterie ?
Dans certain cas oui, mais c’est un vaste sujet parce qu’il ne suffit pas de la ramasser pour l’utiliser. Le processus est long et il y a de nombreuses vérifications à faire avant de se lancer. L’argile sauvage qu’on trouve dans les jardins est rarement utilisée aujourd’hui mais c’est théoriquement possible. Des fournisseurs vous vendent des « pains d’argile », ce sont en fait des « pâtes céramiques » un mélange de plusieurs argiles ou d’argile avec d’autres matières. Le vendeur vous indique la température de cuisson minimale et maximale.
La cuisson, deuxième pilier essentiel de la céramique
En plus de façonner la matière en objet, ll faut surtout cuire cet argile pour la transformer définitivement et la rendre solide, parfois imperméable. Symboliquement, la poterie et la céramique consistent à « retransformer » la poussière de montagne en roches. C’est juste incroyable, non ?
LES TECHNIQUES DE FAÇONNAGE POUR FAIRE DE LA POTERIE ET DE LA CÉRAMIQUE
Le tour de potier : l’essentiel de la poterie
Si on veut produire de grandes quantités de pièces identiques, le tour de potier est une bonne solution. Mais apprendre la technique peut mettre de nombreuses heures et ce n’est généralement pas à la première leçon que les résultats sont au rendez-vous. En revanche, le plaisir peut être là immédiatement. Même si on rame un peu au début. Dès les premiers instants devant un tour, on se rend compte que la technique demandera un engagement personnel et de la persévérance. Je reviendrai dans un autre article sur tout ce que le travail au tour peut apporter. La plupart des tourneurs vous diront que cette activité est leur méditation. C’est une activité enrichissante et bienfaisante si on est capable de lâcher totalement prise sur le résultat au début.
Le modelage et autres techniques
Il est tout à fait possible de faire des pots sans tour de potier. Il existe diverses techniques de façonnage. .En voici quelques unes : faire des plaques et les assembler, travailler au colombin (joindre des petits boudins de terre pour créer une forme), les moules en plâtre ou en bois pour estamper. L’industrie fabrique la plupart des pièces en coulant de l’argile liquide dans des moules en plâtre. Finalement, ce travail-là est bien plus diversifié qu’on peut l’imaginer et permet de s’adapter à chaque fois à l’état d’esprit et à l’envie du moment. C’est un travail où la consistance de la terre et le rapport au temps (plus le temps passe plus la terre sèche) sont essentiels et où la relation avec l’argile peut aussi devenir un moment totalement méditatif. Faire du modelage c’est une façon d’appréhender le monde et la matière, avec délicatesse, du bout des doigts ou en utilisant tout ce que l’environnement nous propose.
POTERIE ET CÉRAMIQUE : LA CUISSON
La température de cuisson c’est super important.
Chaque type d’argiles : grès, faïence, porcelaine possède une résistance à une certaine température de cuisson. La composition chimique de l’argile détermine jusqu’à quelle température la matière résister avant de devenir aussi molle que de la lave en fusion. Chaque paquet de terre du commerce nous donne des informations concernant la température de cuisson minimum et maximum.
Genre vaut vraiment pas cuire trop chaud sinon c’est la cata. Un jour, j’ai retrouvé un pot totalement fondu. Impossible de le reconnaitre, il était devenu aussi plat qu’un cookie.
Le four céramique : un équipement professionnel
Un four du type « four de cuisine » ne permet absolument pas d’atteindre les températures nécessaires pour céramiser l’argile. Nous utilisons des fours spéciaux qui ne peuvent pas être installés n’importe où. De nombreuses conditions doivent être respectées pour cuire en toute sécurité car la cuisson dégage des gaz toxiques. Le temps de cuisson est très long, plus de 12 heures pour faire chauffer le four et encore plus pour le laisser refroidir. Autant te dire que le plus dur c’est d’attendre de pouvoir l’ouvrir pour découvrir le résultat de semaines de travail.
Où cuire ses poteries quand on est débutant ?
La plupart des artisans céramiste considèrent que la grande étape est celle où on commence à cuire soi-même. Mais inutile de se précipiter pour acheter un four tout de suite. Les débutants font cuire leurs pièces chez leur professeur ou auprès des magasins spécialisés dans les articles céramiques. Il y a aussi quelques ateliers qui proposent une location de four. Si tu suis un cours de poterie, tu peux toujours demander à ta prof si un de ses élèves a besoin de quelques pièces pour remplir son four. Cela dit, le four est si précieux que souvent on n’a pas envie de le mettre à disposition. Imagine s’il y a un accident pendant la cuisson et que mon four est endommagé . Sans four, je ne peux plus travailler. Le remplacer et même l’entretenir c’est un fameux budget.
Travailler la terre, c’est aussi aimer la terre et donc se poser des questions qui fâchent parfois…
Ma conscience écologique me titille souvent (pour rester polie) et donc on discute pour vérifier si on peut continuer à faire des pots ou pas.
La vraie question ce serait comment faire de la poterie en tenant compte de l’impact écologique de cette activité.
Je vous détaille le fruit de mes rélfexions dans cet article.
Loin de moi, l’idée de me poser en juge. Depuis la nuit des temps, les humaines transforment, déplacent, créent et ce serait presque aller contre notre nature profonde de tout arrêter
Est-il possible de faire de la céramique durable ?
Dans l’absolu, c’est extrêmement compliqué puisque la céramique utilise des ressources non renouvelables (source géologique) et une grande quantité d’énergie pour transformer l’argile en pots. On pense évidemment à la cuisson de l’argile qui consomme beaucoup d’énergie. Mais d’autres étapes, avant la cuisson il y a l’extraction ou la récolte des ressources : argile et métaux.
Utilisation de ressources géologiques
En fait, l’argile est renouvelable à l’échelle géologique mais j’espère ne pas vivre des millions d’années, imagine mon état dans 65 millions d’années.
Pour colorer les émaux, les céramistes utilisent des métaux, plus précisément des oxydes métalliques issus de l’extraction minière et souvent traités par l’industrie chimique.
Impacts invisibles mais sensibles
Néanmoins, la céramique locale est nettement plus « propre » que celle qui traverse les océans pour remplir les très grandes chaînes industrielles. D’abord simplement en raison du coût du transport mais aussi du fait des conditions de travail. Je te garantis que je respecte les droits de l’Humain dans le traitement que je me réserve.
Les notions de respect des travailleurs sont très variables selon les pays (« Pandi, panda, petit ourson de… ») et les grandes enseignes font appel de longues chaines de sous-traitance qu’il est difficile d’appréhender avec précision et certitude (c’est un peu l’empire des belles paroles et des bonnes intentions).
Personnellement, je suis très sensible à l’énergie des objets, et je ne voudrais pas manger tous les jours dans une assiette qui aurait été produite dans la souffrance ou par un enfant.
Petite production locale
Concrètement, je fabrique tout à la main, ce qui veut dire que la production que je ferai dans toute ma vie est inférieure à celle qui se trouve dans un seul magasin d’ameublement à bas prix, juste là maintenant.
Quant aux objets produits en séries immenses par de grosses machines, il me semble qu’ils n’ont pas le supplément d’âme que je veux mettre dans mon quotidien.
Choisir ses fournisseurs
L’argile
L’argile que j’utilise vient de Belgique. C’est la terre de Saint-Aubin, elle est récoltée à Florennes en région namuroise dans le respect de l’environnement comme vous pouvez le lire en suivant le lien.
L’énergie
J’effectue mes cuissons à l’électricité verte, mon fournisseur d’énergie est Eneco qui reçoit un score de 18/20 de la part de Greenpeace.
Le matériel
Pour mon four, j’ai choisi de travailler avec H&C, une entreprise située à Fernelmont. J’ai l’assurance d’avoir un service après-vente de qualité et la possiblité de réparer chaque élément.
Ne pas produire de déchet
Je gère mes déchets de façon responsable en ne rejetant rien de rien dans l’environnement. Je récupère absolument tout ce qui est possible.
L’eau
Je tourne en circuit fermé, l’eau de tournage et de lavage des outils est récupérée pour réhydrater l’argile à recycler.
L’argile
A chaque étape du travail, l’argile est récupérée pour être recyclée, et même mieux, réutilisée. Tant que l’argile n’est pas cuite, elle peut retourner dans le cycle de production sans aucune dégradation de la matière.
Tous les déchets d’émail sont collectés pour réaliser de nouveaux émaux pour des pièces décoratives. En plus, cela apporte de bonnes surprises.
Les poteries
Et dernière chose, j’essaye de sélectionner avec soin les pièces que je produis pour éviter trop de casse/perte et je travaille autant que possible sur commande pour consommer uniquement ce qui est nécessaire.
Un pas à la fois…
Je pourrais encore certainement améliorer ma démarche, mais c’est là que j’en suis aujourd’hui.
Je mettrai à jour cet article en fonction des évolutions que je pourrai mettre en place à l’avenir.