La céramique peut-elle être écologique ?

La question écologique est à présent devenue nécessaire même si cela me préoccupe depuis que je suis enfant. Faire rimer céramique avec écologie peut sembler antinomique.
Céramique et écologie

Céramique et préoccupation écologique

Travailler la terre, c’est aussi aimer la terre et donc se poser des questions qui fâchent parfois…

Ma conscience écologique me titille souvent (pour rester polie) et donc on discute pour vérifier si on peut continuer à faire des pots ou pas.

La vraie question ce serait comment faire de la poterie en tenant compte de l’impact écologique de cette activité.

Je vous détaille le fruit de mes rélfexions dans cet article.

Loin de moi, l’idée de me poser en juge.  Depuis la nuit des temps, les humaines transforment, déplacent, créent et ce serait presque aller contre notre nature profonde de tout arrêter.

Est-il possible de faire de la céramique durable ?

Dans l’absolu, c’est extrêmement compliqué puisque la céramique utilise des ressources non renouvelables (source géologique) et une grande quantité d’énergie pour transformer l’argile en pots. On pense évidemment à la cuisson de l’argile qui consomme beaucoup d’énergie.  Mais d’autres étapes, avant la cuisson il y a l’extraction ou la récolte des ressources : argile et métaux.  

Utilisation de ressources géologiques

En fait, l’argile est renouvelable à l’échelle géologique mais j’espère ne pas vivre des millions d’années, imagine mon état dans 65 millions d’années.

Pour colorer les émaux, les céramistes utilisent des métaux, plus précisément des oxydes métalliques issus de l’extraction minière et souvent traités par l’industrie chimique.  

Impacts invisibles mais sensibles

Néanmoins, la céramique locale est nettement plus “propre” que celle qui traverse les océans pour remplir les très grandes chaînes industrielles.  D’abord simplement en raison du coût du transport mais aussi du fait des conditions de travail.  Je te garantis que je respecte les droits de l’Humain dans le traitement que je me réserve.

Les notions de respect des travailleurs sont très variables selon les pays (“Pandi, panda, petit ourson de…”) et les grandes enseignes font appel de longues chaines de sous-traitance qu’il est difficile d’appréhender avec précision et certitude (c’est un peu l’empire des belles paroles et des bonnes intentions).

Personnellement, je suis très sensible à l’énergie des objets, et je ne voudrais pas manger tous les jours dans une assiette qui aurait été produite dans la souffrance ou par un enfant.

Petite production locale

Concrètement, je fabrique tout à la main, ce qui veut dire que la production que je ferai dans toute ma vie est inférieure à celle qui se trouve dans un seul magasin d’ameublement à bas prix, juste là maintenant.

Quant aux objets produits en séries immenses par de grosses machines, il me semble qu’ils n’ont pas le supplément d’âme que je veux mettre dans mon quotidien.

Je m’appelle Amandine, je suis potière à Gesves, en région namuroise.  Une formation longue en permaculture m’a sensibilisée à une série de sujet et j’essaye de “faire ma part” dans l’exercice de mes activités.

Choisir ses fournisseurs

L’argile

L’argile que j’utilise vient de Belgique.  C’est la terre de Saint-Aubin, elle est récoltée à Florennes en région namuroise dans le respect de l’environnement comme vous pouvez le lire en suivant le lien.

L’énergie

J’effectue mes cuissons à l’électricité verte, mon fournisseur d’énergie est Eneco qui reçoit un score de 18/20 de la part de Greenpeace.

Le matériel

Pour mon four, j’ai choisi de travailler avec H&C, une entreprise située à Fernelmont.  J’ai l’assurance d’avoir un service après-vente de qualité et la possiblité de réparer chaque élément.  

Ne pas produire de déchet

Je gère mes déchets de façon responsable en ne rejetant rien de rien dans l’environnement.  Je récupère absolument tout ce qui est possible.

L’eau

Je tourne en circuit fermé, l’eau de tournage et de lavage des outils est récupérée pour réhydrater l’argile à recycler.

L’argile

A chaque étape du travail, l’argile est récupérée pour être recyclée, et même mieux, réutilisée.  Tant que l’argile n’est pas cuite, elle peut retourner dans le cycle de production sans aucune dégradation de la matière.

Recyclage de l’argile (vidéo)

L’émail

Tous les déchets d’émail sont collectés pour réaliser de nouveaux émaux pour des pièces décoratives.  En plus, cela apporte de bonnes surprises.  

Les poteries

Et dernière chose, j’essaye de sélectionner avec soin les pièces que je produis pour éviter trop de casse/perte et je travaille autant que possible sur commande pour consommer uniquement ce qui est nécessaire.

Un pas à la fois…

Je pourrais encore certainement améliorer ma démarche, mais c’est là que j’en suis aujourd’hui.

Je mettrai à jour cet article en fonction des évolutions que je pourrai mettre en place à l’avenir.